TSA

Le trouble du spectre autistique

Qu’est-ce que le TSA ?

La structure cognitive unique des personnes autistes est primordiale à considérer pour une meilleure compréhension du TSA. « Même si la vie n’a pas de sens, qu’est-ce qui nous empêche d’en inventer un ? » (Lewis Caroll; Alice aux pays des Merveilles)

La définition du TSA de façon générale

Selon SACCADE, l’autisme :

  • n’est pas une fin en soi, mais un début de parcours;
  • n’a pas d’âge;
  • est souvent confondu avec la déficience intellectuelle, le trouble du comportement et la santé mentale;
  • ne se guérit pas;
  • est une condition qui s’améliore.

Les trois caractéristiques du cerveau autistique

Nous croyons qu’il y a trois caractéristiques communes à toutes les personnes autistes*, peu importe leur degré d’atteinte et que l’autisme soit visible ou pas. Ce sont les suivantes.

HARRISSON, Brigitte / ST-CHARLES, Lise – L’autisme expliqué aux non-autistes – Trécarré, 2017, 175 pages.

*L’expression « personne autiste » et le mot « autisme » sont utilisés afin d’alléger le texte. Ils désignent la personne ayant un trouble du spectre autistique (TSA), un trouble envahissant du développement, l’autisme, l’autisme de haut niveau, le syndrome d’Asperger, le TED non spécifié ou l’autisme atypique et donc une personne vivant avec la condition autistique.

Il existe différentes perspectives de la définition de l’autisme :

Selon le modèle SACCADE

Des études canadiennes indiquent qu’un enfant sur 66 serait autiste (Rapport 2018 du système national de surveillance des TSA). L’autisme regroupe quatre fois plus de garçons que de filles selon plusieurs études. Toutefois, de récentes études suggèrent plutôt un ratio de 2 à 3 garçons pour 1 fille (Malladay et al. 2015).

Ce trouble serait une variation génétique du traitement de l’information (L.Mottron) et le plus complexe de tous les troubles neurodéveloppementaux (P.Szatmari). La personne autiste est la seule à pouvoir gérer sa structure autistique (B.Harrisson, L.St-Charles). Nous croyons qu’il est essentiel de comprendre qu’on doit renoncer à construire un enfant; en fait, il faut tout simplement l’orienter (M.Lemay).

La personne autiste possède le même équipement que tout être humain, mais son cerveau est connecté différemment ce qui lui donne une gestion différente de la perception. L’autisme oblige le corps à s’impliquer dans la gestion de la perception de l’environnement, ce qui résulte en des gestes et des actions particulières. Selon nous, ces ces gestes sont des manifestations autistiques. On retrouve ces manifestations chez la majorité des personnes autistes de la planète. Ces manifestations sont souvent encore confondues avec des troubles de comportement. Elles répondent à un besoin d’équilibre de développement et on ne doit pas les arrêter, mais les orienter pour permettre l’évolution.

La majorité des personnes autistes n’ont pas de déficience intellectuelle. Selon nous, cette confusion dans la compréhension de l’autisme et en intervention dans ce secteur amène une difficulté majeure à exploiter le potentiel de cette richesse humaine. Il est urgent d’intervenir de manière à respecter l’intégrité des personnes autistes et les aider à atteindre une qualité de vie.

De notre côté, nous voyons l’autisme comme une couleur bleue : l’intensité de la structure autistique détermine le degré d’atteinte. Donc, en respectant la littérature actuelle dans son ensemble, le modèle SACCADE MC intervient directement sur le noyau des besoins uniques (la couleur bleue) de l’autisme, sur ce que les personnes présentant cette condition ont en commun, comme identifiés par le Fonctionnement interne de la structure de pensée autistique (B. Harrisson), peu importe l’intensité de la structure (« degré d’atteinte »), l’âge ou les troubles associés.

Donc, certaines personnes présentent un bleu foncé et d’autres, un bleu pâle. Pour nous, l’objectif n’est pas l’autonomie de la personne autiste mais l’auto-gestion.

Selon le DSM-V

(American Psychiatric Association. DSM-V : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (traduction française). Elsevier-Masson, 2015, 1184 pages.)

Le trouble du spectre de l’autisme se définit par ces critères diagnostiques :

A. Déficits persistants de la communication et des interactions sociales observés dans des contextes variés. Ceux-ci peuvent se manifester par les éléments suivants, soit au cours de la période actuelle, soit dans les antécédents :

  1. Déficits de la réciprocité sociale ou émotionnelle allant, par exemple, d’anomalies de l’approche sociale et d’une incapacité à la conversation bidirectionnelle normale à des difficultés à partager les intérêts, les émotions et les affects, jusqu’à une incapacité d’initier des interactions sociales ou d’y répondre.
  2. Déficits des comportements de communication non-verbaux utilisés au cours des interactions sociales, allant, par exemple, d’une intégration défectueuse entre la communication verbale et non-verbale, à des anomalies du contact visuel et du langage du corps, à des déficits dans la compréhension et l’utilisation des gestes, jusqu’à une absence totale d’expressions faciales et de communication non-verbale.
  3. Déficits du développement, du maintien et de la compréhension des relations, allant, par exemple, de difficultés à ajuster le comportement à des contextes sociaux variés, à des difficultés à partager des jeux imaginatifs ou à se faire des amis, jusqu’à l’absence d’intérêt pour les pairs.

B. Caractère restreint et répétitif des comportements, des intérêts ou des activités, comme en témoignent au moins deux des éléments suivants soit au cours de la période actuelle soit dans les antécédents :

  1. Caractère stéréotypé ou répétitif des mouvements, de l’utilisation des objets ou du langage (p. ex. stéréotypies motrices simples, activités d’alignement des jouets ou de rotation des objets, écholalie, phrases idiosyncrasiques)
  2. Intolérance au changement, adhésion inflexible à des routines ou à des modes comportementaux verbaux ou non verbaux ritualisés (p.ex. détresse extrême provoquée par des changements mineurs, difficulté à gérer les transitions, modes de pensée rigides, ritualisation des formules de salutation, nécessité de prendre le même chemin ou de manger les mêmes aliments tous les jours)
  3. Intérêts extrêmement restreints et fixes, anormaux soit dans leur intensité, soit dans le but (p.ex attachement à des objets insolites ou préoccupations à propos de ce type d’objets, intérêts excessivement circonscrits ou persévérant)
  4. Hyper ou hyporéactivité aux stimulations sensorielles ou intérêt inhabituel pour les aspects sensoriels de l’environnement (p.ex indifférence apparente à la douleur ou à la température, réactions négatives à des sons ou à des textures spécifiques, actions de flairer ou toucher excessivement les objets, fascination visuelle pour les lumières ou les mouvements)

C. Les symptômes doivent être présents dès les étapes précoces du développement (mais ils ne sont pas nécessairement pleinement manifestes avant que les demandes sociales n’excèdent les capacités limitées de la personne, ou ils peuvent être masqués plus tard dans la vie par des stratégies apprises)

D. Les symptômes occasionnent un retentissement cliniquement significatif en termes de fonctionnement actuel social, scolaire/professionnel ou dans d’autres domaines importants.

E. Ces troubles ne sont pas mieux expliqués par un handicap intellectuel (trouble du développement intellectuel) ou un retard global du développement. La déficience intellectuelle et le trouble du spectre de l’autisme sont fréquemment associés. Pour permettre un diagnostic de comorbidité entre un trouble du spectre de l’autisme et un handicap intellectuel, l’altération de la communication sociale doit être supérieure à ce qui serait attendu pour le niveau de développement général.

Les spécifications de sévérité peuvent être utilisées pour décrire succinctement les symptômes actuels (niveau 1, 2 et 3), en tenant compte du fait que les symptômes peuvent varier en fonction du contexte et fluctuer dans le temps.

Selon SANTÉ CANADA

Le TSA est un trouble neurologique qui perturbe le fonctionnement du cerveau; sa cause exacte est inconnue.

Le TSA peut toucher chaque personne de façon très différente. Cela dépend du nombre de symptômes qu’une personne éprouve et de la gravité de chaque symptôme.

Une personne atteinte du TSA peut trouver difficile d’établir des liens avec d’autres. Elle peut avoir :

Ces comportements peuvent se produire à l’école, à la maison et/ou au travail. Le TSA peut entraîner d’importantes répercussions dans la vie de tous les jours.

Comme chaque personne atteinte du TSA est différente, les choix de traitement et de thérapie reposent sur les besoins individuels.

(Santé Canada, 2018)

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